CE, 8 juillet 2005, Société Alusuisse-Lonza France, no 247976

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Cet arrêt apporte deux enseignements majeurs en matière de droit des installations classées.

Tout d’abord, la haute juridiction rappelle une solution classique selon laquelle le propriétaire d’un terrain pollué ne peut pas être tenu pour responsable de la remise en état du site en lieu et place des exploitants défaillants de l’activité industrielle (CE, 21 févr. 1997, SA Wattelez, no 160787). L’obligation de remise en état ne peut être ordonnée qu’à l’encontre du dernier exploitant, de son ayant droit ou de celui qui s’est substitué à lui.

De manière audacieuse, le Conseil d’État tranche un débat relatif au caractère imprescriptible ou non de l’obligation de remise en état. Dans un premier temps, la haute juridiction pose le principe selon lequel les mesures à prendre au titre d’une remise en état d’un site ne peuvent être imposées lorsque plus de trente ans se sont écoulés depuis la date à laquelle la cession d’activité a été portée à la connaissance de l’Administration. Cependant, cet arrêt réserve le cas dans lequel les dangers et inconvénients ont été dissimulés à l’Administration. Cette prescription trentenaire a d’ailleurs été élevée au rang de principe général du droit. Dans un second temps, la juridiction administrative relève que les pouvoirs de police sont imprescriptibles et peuvent donc être exercés tant que les dangers ou les inconvénients persistent sur le site.

Vu la requête sommaire et le mémoire complémentaire, enregistrés les 19 juin 2002 et 18 octobre 2002 au secrétariat du contentieux du Conseil d’État, présentés pour la Societe Alusuisse-Lonza-France, dont le siège est 63, rue de l’Est à Boulogne (92100) ; la Societe Alusuisse-Lonza-France demande au Conseil d’État : 1o) d’annuler l’arrêt en date du 5 mars 2002 par lequel la cour administrative d’appel de Marseille a rejeté sa requête tendant à l’annulation du jugement du 5 février 1998 du tribunal administratif de Marseille en tant qu’il n’a fait que partiellement droit à ses conclusions…
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